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Baisse des CO2 : faut-il maintenir le cap ?



​Le secteur automobile mondial traverse une crise sans précédent. La lutte contre le Covid 19 a stoppé la production automobile et sa distribution depuis la mi-mars. Alors que les plans de redémarrage pour ce mois de mai s’élaborent en Europe, des voix s’élèvent en faveur d’un relâchement des très contraignants objectifs CAFE (Corporate Average Fuel Economy), qui imposent une baisse des rejets de CO2 pour les constructeurs automobiles.


L’argument est tentant : libérer les énergies afin d’aider le secteur automobile à un redémarrage optimal. L’enjeu est de taille : 13.8 millions d’emplois en dépendent en Europe. Pourtant, le 27 avril les groupes Renault et PSA se prononçaient contre le report des échéances de cette réglementation CAFE.

Déchiffrage.


Tout d’abord, les associations européennes de la filière automobile ont raison d’être inquiètes. La crise est violente(1), et certains constructeurs pourraient ne pas s’en relever(2). La demande d’automobiles risque de mettre des mois à retrouver le volume observé avant le mois de mars. Malheureusement, les plans de relance allemands et français ne devraient être officialisés qu’en septembre. En découle donc une autre menace pour les groupes automobiles : celle de ne pas réussir à bien mixer les ventes de véhicules thermiques et électriques sur l’année complète. En cas de non atteinte des objectifs de baisse de CO2 en 2020 et 2021, les amendes fixées par l’UE seront colossales.


Pourtant depuis des mois, il semble bien que la vieille Europe ait amorcé le virage des véhicules propres. Les immatriculations de véhicules électrifiés décollent, que ce soit pour les particuliers ou pour les flottes d’entreprises. Malgré la baisse des aides de l’état pour les véhicules de fonction électriques, la demande semble se solidifier ; les Responsables de flottes d’entreprises ont désormais intégré que le référencement des véhicules devait s’élaborer aussi selon la capacité de recharge des collaborateurs à domicile. Par ailleurs, les véhicules aux biocarburants (GPL, GNV, bioéthanol), pour lesquels nous constatons une demande croissante de nos clients, viennent aussi renforcer cette tendance. Ils sont chaque mois plus nombreux à opter pour des véhicules à faibles émissions de carbone qui doivent permettre l’atteinte des fameux objectifs.


Dorénavant, un vent nouveau souffle sur notre planète. Depuis le confinement de la population, on se félicite de revoir l’Himalaya à plus de 200 km ; le lendemain on observe une inattendue visite de daims en centre-ville. Les patrons d’entreprises françaises témoignent sur Forbes France (3) leurs envies de créer ce monde nouveau. La prise de conscience est plus que jamais palpable : la vision d’une croissance infinie dans un monde fini s’éloigne.


Ce monde nouveau devrait-il donc passer par un renoncement à l’accord de Paris qui vise cette limitation du réchauffement climatique ? Les investissements lourds des constructeurs automobiles dans les nouvelles technologies vont trouver de l’écho. Certes les objectifs qu’a assigné l’UE aux constructeurs automobiles sont ambitieux… mais les européens sont prêts et attendent les produits désormais.


Plutôt que sur les objectifs, n’est-ce pas du côté des sanctions financières qu’une modulation est à attendre ?


1-https://www.auto-infos.fr/Covid-19-La-filiere-automobile,13722

2-https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/pret-garanti-par-letat-derniere-ligne-droite-pour-renault-1199318

3-https://www.youtube.com/watch?v=481ksumNQRs


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